Un jour, une photo

Mouans-Sartoux, « un jour, une photo » 2011-2017

Projet initié par deux photographes amateurs, Bruno Gros et Laurent Del Fabbro, lancé en 2011.  Le projet initial, « Un jour une photo »consistait à réaliser chaque jour, aux heures perdues des photographes, une photo à Mouans-Sartoux (commune des Alpes-Maritimes), et de la diffuser sur une page Facebook dédiée.

 
Au commencement, il y a eu une règle. Un cadre. Non pas une discipline et encore moins une obligation mais pour que l’idée perdure dans le temps – la notion de durabilité est l’une des pierres angulaires de ce projet – il fallait bien une règle. Et s’y tenir : chaque jour, une photo ! Mais seulement à et dans Mouans-Sartoux.

Cela n’avait au début rien d’insurmontable et aujourd’hui encore. Pour peu que l’on pose un regard neuf, chaque jour, sur ceux et ce qui nous entourent. En nous lavant de toute prétention artistique, politique, esthétique, sans contrainte d’audience et de séduction auprès d’un public. Avec pour seul parti pris, un regard, le nôtre. Observer, contempler, regarder encore, s’arrêter un instant et saisir ce qui nous semble à figer non pour l’éternité, mais pour quelques temps. Une photo que chacun peut à sa façon accueillir, interpréter et y ressentir une atmosphère, une chaleur, un souvenir, une image. Ou pas.
 
On peut être totalement hermétique à des formes graphiques et être séduit par la sieste d’un chat allongé sur une chaise, dans le village. Et vice versa. On peut aimer ou détester quelqu’un, un jour, un mois, un an. Et, plus tard, le regarder sous un regard nouveau, un angle différent. Il en est de même d’un film, d’un livre et d’une photo. L’important, ce n’est pas l’émotion, mais le moment. C’est la relation, c’est le lien à l’autre que nous créons. « Je suis le lien que je tisse avec les autres » a écrit Albert Jacquard. Un champ en jachère, des enfants s’amusant au carnaval, un lever de soleil, une rue du village : c’est un lien, c’est la vie, c’est vous, c’est nous. Et parfois, ces moments vrais, ces instants de quiétude et de bonheur simple où nous nous tournons vers l’autre, hors du temps, nous ne les regardons plus, occupés à des tâches immédiates, essentielles ou superflues. Et tout se perd dans la mémoire. Ce que nous sommes, ce qui nous entoure, tout est beau ! Et ce que nous aimons, nous le respectons.

En regardant nos enfants, nos rues, notre environnement, ces grands et ces petits bonheurs de la vie, nous ne nous lassons pas de les aimer. De leur porter une juste attention, de les respecter.
 
La quête, ce n’est pas la photo, mais le chemin.